mercredi 27 mars 2024

Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]. Le Pied de Fanchette, ou le Soulier couleur de rose. Par N.-E. Restif-La-Bretone. Cinquième édition en partie originale. Très bel exemplaire, joliment relié sur brochure, de cette édition de la plus grande rareté.


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne | Restif de la Bretonne

Le Pied de Fanchette, ou le Soulier couleur de rose. Par N.-E. Restif-La-Bretone. Cinquième édition.

A Paris, chez Cordier et Legras, Imprimeurs-Libraires, rue Galande, N°50. An VIII. (1800)

3 parties reliées en 3 volumes in-18 (15,5 x 10 cm) de 174, 180 et 180 pages. Gravure en frontispice de chaque partie (avant la lettre, la console est restée vierge), anonymes, possiblement (probablement) d'après Berthet.

Reliure bradel demi-maroquin vert sombre à grain long et petits coins, gracque encadrant les plats, non rognés (reliés sur brochure). Dos légèrement éclaircis. Excellente conditon.

Cinquième édition et dernière édition, en partie originale.



Cette ultime édition du Pied de Fanchette, paru pour la première fois en 1769 et plusieurs fois réimprimé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, est très augmentée de plusieurs chapitres et de nouvelles notes de l'auteur.

"Ce petit roman, qui eut beaucoup de succès, dit Restif de la Bretonne dans la Revue des ouvrages de l'Auteur (1784), est l'histoire de la jeune marchande de la rue Saint-Denis (Mme Lévêque), à laquelle il est dédié. Il est inutile de rien dire de l'intrigue : elle est fort commune ; mais ce qui la singularise, c'est que tous ces événements sont occasionnés par le joli pied de l'héroïne, et ces événements sont très multipliés. Les trois premiers chapitres, qui sont une espèce de préface, ont été très goûtés. Cependant feu M. Fréron refusa de l'annoncer, comme étant un peu libre. On l'a contrefaite plusieurs fois, en province."


C'est dans cet ouvrage que, pour la première fois, [Restif] fait éclater sa passion fanatique pour les jolis pieds de femme et pour les jolies chaussures. Le pied de Fanchette est réellement le héros du livre : son pied, le pied mignon, qui fera tourner tant de têtes, était chaussé d'un soulier rose, si bien fait, si digne d'enfermer un si joli pied, que mes yeux, une fois fixés sur ce pied charmant, ne purent s'en détourner ... Beau pied ! dis-je tout bas, tu ne foules pas les tapis de Perse et de Turquie ; un brillant équipage ne te garantit pas de la fatigue de porter un corps, chef-d'oeuvre de Grâces ; tu marches en personne, mais tu vas avoir un trône dans mon coeur." (in Paul Lacroix, Bibliographie et iconographie de tous les ouvrages de Rétif de la Bretonne, pp. 85-88)

Cette passion pour les pieds des femmes et pour bien d'autres choses encore a été l'objet d'une thèse de doctorat intitulée : Le fétichisme : Restif de la Bretonne fut-il fétichiste ? Cette thèse fut présentée et publiquement soutenue devant la Faculté de médecine de Montpellier le 22 février 1913 par Louis Barras.




Dans quelques passages des ouvrages de Rétif de la Bretonne on prend notre auteur en flagrant délit de masturbation à l'intérieur d'une mule de femme ...

"Substitut du corps et du sexe, objet fétiche, topos romanesque permettant à l'intrigue de progresser, point de départ et aboutissement du récit, foyer dé la représentation picturale, marque du symbolique et de l'imaginaire, le pied de Fanchette est le lieu de tous les possibles." (Didier Masseau, in Etudes Françaises, La chaussure ou le pied de Fanchette, Volume 32, numéro 2, automne 1996)

Dans le Catalogue d'une belle collection de livres (J. Lemonnyer, Bruxelle, 1875, n°890) on donne description d'un exemplaire de cette cinquième édition (demi-reliures) avec la mention "Très-rare".

Très rare cette cinquième édition l'est sans conteste. On n'en trouve aucun exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France.

A propos de cette ultime édition, Rives-Childs écrit : "Cette édition est fort augmentée. Le tome Ier renferme quatre ou cinq notes très curieuses où Restif se plaint de l'ingratitude de ses contemporains." (on voit bien ici que Rives-Childs s'est trompé puisque ses notes se trouvent à la fin de la troisième partie et ne concernent que la troisième partie. Le tome II a été renforcé d'un chapitre XXXV qui roule sur la chaussure des femmes. Cette partie est encore grossie du chapitre XLII et d'un épilogue nouveau dont Marie-Antoinette fait tous les frais. Enfin Restif termine cette édition par ses éternelles doléances en deux pages et demie. Quoique dénommée "cinquième édition", une quatrième édition est inconnue.


Le Journal typographique et bibliographique annonce cette cinquième édition le 15 thermidor an VIII (3 août 1800) : "L'auteur du Pied de Fanchette, en publiant une cinquième édition augmentée d'anecdotes cureuses et amusantes, n'a rien négligé pour qu'elle fût plus correcte que les précédentes. L'impression en est très soignée (le papier vergé utilisé est en effet de belle qualité ainsi que les caractères typographiques).






Les 3 figures non signées placées chacunes en frontispice sont de belle qualité. Bien que non signées elles pourraient être attribuées à Berthet. L'explication des figures est imprimée au verso des faux-titres.



Localisation des exemplaires : sauf erreur de notre part, il n'y a pas d'exemplaires répertoriés au Catalogue Collectif des Bibliothèques de France, pas plus qu'à la Bibliothèque nationale de France. Cependant un exemplaire est présent dans les collections de la bibliothèque de Fontainebleau (cote A-768).

Références : Paul Lacroix, Bibliographie et iconographie de tous les ouvrages de Rétif de la Bretonne, Paris, Auguste Fontaine, 1875, p. 92, n°5 ; Rives-Childs, Bibliographie de Rétif de la Bretonne, p. 204, n°6 ; Pougens, Bibliothèque française, n°6, p. 190 ; Pierre Testud, in Rétif de la Bretonne et la création littéraire, Droz, 1977, note 65 p. 665 "Nous citons ici les renseignements donnés par J. Rives Childs (p. 204) faute d'avoir pu nous-même consulter cette édition, qui manque à la B.N., au British Museum et aux bibliothèques françaises de province."








Très bel exemplaire, joliment relié sur brochure, de cette édition de la plus grande rareté.

VENDU

mardi 26 mars 2024

Bibliothèque Elzévirienne. Recueil de Poésies Françaises des XVe et XVIe siècles, morales, facétieuses, historiques, réunies et annotées par M. Anatole de Montaiglon (du tome I au tome IX) puis également par James de Rothschild (du tome X au tome XIII et dernier). Complet en 13 volumes in-18. Bel exemplaire à l'état proche du neuf de cette série rare.


Anatole de MONTAIGLON (compilateur et annotateur) | James de ROTHSCHILD

Recueil de Poésies Françaises des XVe et XVIe siècles, morales, facétieuses, historiques, réunies et annotées par M. Anatole de Montaiglon (du tome I au tome IX) puis également par James de Rothschild (du tome X au tome XIII et dernier).

A Paris, chez Jannet, libraire, 1855-1858 (tomes I à VIII)

A Paris, Librairie A. Franck, 1865 (tome IX)

A Paris, chez Paul Daffis, éditeur-propriétaire de la Bibliothèque Elzévirienne, 1875-1878 (tomes X à XIII)

Les volumes sortent des imprimeries Guiraudet et Jouaust, à Paris.



13 volumes in-18 (16,5 x 11 cm), environ 300 à 400 pages par volume (collationné complet).

Cartonnage éditeur pleine percaline rouge, plats estampés à froid, dos avec marque à la sphère et titre dorés, non rognés. Exemplaire presque entièrement non coupé (jamais lu). Imprimé sur beau papier vergé. Le tome IX a une percaline d'une teinte plus fade (d'origine), la couleur n'est pas passée.

Edition originale.

Ensemble complet en 13 volumes parus entre 1855 et 1878 (sur une période de 23 ans). A l'état proche du neuf. Quelques petites marques ou traces sans gravité à quelques volumes.







Les 13 volumes des Poésies Françaises des XVe et XVIe siècles forment l'une des trois séries les plus importantes de la Bibliothèque Elzévirienne. Elle donne 306 pièces sélectionnées pour leur intérêt littéraire et historique. Ces pièces, imprimées en gothique au début du XVIe siècle ou à la fin du XVe siècle, sont toutes rarissimes, et n'avaient quasiment jamais été réimprimées. Elles sont presque toutes anonymes. Elles portent en général sur les moeurs françaises.

Cette collection devait comporter, avec P. Jannet comme directeur de publication, 10 volumes, le dernier formant la table. Cependant, Anatole de Montaiglon avertit dans le dixième tome, que Monsieur James de Rothschild a bien voulu mettre à sa disposition, non seulement les plaquettes qui font partie de son cabinet, mais aussi les copies des nombreuses pièces du même genre qui sont éparses dans diverses collections. Les tables n'ont jamais paru. (Bibliographie de la Bibliothèque Elzévirienne 1853-1898 par Edgard Daval, 2003, n°67)







Voici le titre de quelques pièces : Le Débat de l'Homme et de la Femme ; Les Ténèbres de Mariage ; Les Ditz de Maistre Aliborum ; Le Mistère de la Saincte Lerme ; Les Regrets de Barthélemy D'Alvienne ; Varlet à louer à tout faire ; Chambrière à louer à tout faire ; Regretz de Nicolas Clereau ; Dialogue d'un Tavernier et d'un Pyon ; Le Pater Noster des Angloys ; Le Doctrinal des nouveaux mariés ; Discours des Friponniers et Friponnières ; La Médecine de Maître Grimache ; Les Commandemens de Dieu et du Diable ; Le Retour de Bacchus ; etc.

Bel exemplaire de l'une des séries parmi les plus rares de la Bibliothèque Elzévirienne.

Rare dans cette condition presque parfaite tel que paru.

Prix : 800 euros

vendredi 22 mars 2024

Rêveries Chastes. Au Prince Léon Radziwill. Par René Buez ? Sans lieu ni nom ni date [vers 1925 ?]. Ouvrage tiré à 150 exemplaires sur papier de Hollande non mis dans le commerce. Poésies érotiques et diverses. Rare. Bel exemplaire relié plein papier à la colle décoré.


Anonyme [René BUEZ ?]

Rêveries Chastes. Au Prince Léon Radziwill.

Sans lieu ni nom ni date [vers 1925 ?]

1 volume petit in-4 (23 x 17 cm) de 125-(1) pages. Texte imprimé en noir encadré d'un filet fin rouge.

Cartonnage bradel plein papier à la colle rouge décoré de feuillages et traits parallèles entrecroisés, doublures et gardes de papier rouge, relié sur brochure, non rogné. Quelques salissures au papier dans les marges.

Edition originale et unique édition de cet ouvrage curieux.

Ouvrage tiré à 150 exemplaires non mis dans le commerce. Belle impression sur papier vergé de Hollande.

Exemplaire numéroté à la plume par l'auteur, nominatif pour Madame Gouraud, signé des initiales de l'auteur R. B.

Dédicace de l'auteur sur le faux-titre "Hommage de l'auteur" signé "René Buez" (le nom n'est pas certain).



Cet ouvrage composé de poésies est dédié au Prince Léon Radziwill, laissant supposer une proximité entre l'auteur et le prince aristocrate assassiné en 1927 à l'âge de 46 ans.

Les poésies de ce recueil sont un mélange de poésies érotiques (la branleuse triste, Innocence, le Poète et la Gonzesse, J'aime les femmes, moi !, Je veux bien, Sonnet, Soyons Cochons... veux-tu ?, La Mariée, etc.) Les autres poésies roulent sur divers sujets, souvent triviaux, utilisant un vocabulaire populaire rempli d'expressions argotiques.











Nous ne savons rien de son auteur. Ce recueil non mis dans le commerce, dédié au Prince Radziwill, connu pour ses liaisons amoureuses, nous laisse croire à l'oeuvre d'un commensal du Prince. Nous n'avons pas plus retrouvé la trace de la dédicataire, Madame Gouraud, qui devait être également très proche de l'auteur.

Quoi qu'il en soit ce recueil de poésies est très curieux et doit dater du milieu des années 1920 (le Prince Radziwill n'étant pas mort)

Bel exemplaire joliment relié.

Prix : 450 euros