vendredi 30 septembre 2016

Bibliophilie et Jansénisme : Explication littérale de l'ouvrage des six jours, mêlées de réflexions morales par Messieurs Duguet et d'Asfeld (1731). Première édition. Très bel exemplaire en condition d'époque.



[JANSÉNISME] [DUGUET, Jacques Joseph - ASFELD, Jacques Vincent d'.]

EXPLICATION LITTÉRALE DE L'OUVRAGE DES SIX JOURS, mêlée de réflexions morales, par Monsieur * * * [Duguet].

A Bruxelles, Chez François Foppens, 1731

1 volume in-12 (17 x 10 cm) de (4)-272 pages.

Reliure de l'époque pleine basane brune, dos à nerfs orné, tranches mouchetées de rouge, doublures et gardes de papier blanc. Exemplaire très frais en excellent état.

ÉDITION ORIGINALE.

"Cet ouvrage excellent, est de Jacques-Joseph Duguet, prêtre de l'Oratoire, né à Montbrison en 1649 et mort à Paris en 1733. C'est un morceau détaché d'un plus grand ouvrage ; il forme le premier volume des commentaires de l'ouvrage des six jours et de la Genèse, composés par Duguet à la prière du célèbre Rollin, en 6 volumes in-12." (note manuscrite présente dans un autre exemplaire du même ouvrage).

Cet ouvrage est en effet curieux à lire. Jacques Vincent d'Asfeld (1664-1745), théologien janséniste, serait le co-auteur présumé d'après Barbier (Dictionnaire des ouvrages anonymes), son nom a d'ailleurs été ajouté sur la page de titres d'éditions postérieures. Ce volume a été réimprimé plusieurs fois dénotant un succès certain.

Il y a de nombreuses évocations en rapport avec l'histoire naturelle des animaux pris pour exemple de l’œuvre de Dieu.

"Ce que fait l'abeille est aussi peu ignoré que ce que nous admirons dans le chien et en même temps aussi peu compris. Au lieu de se contenter de sucer le miel qui se conserve mieux dans le petit tuyau d'où sortent les fleurs que partout ailleurs, & de s'en nourrir jour à jour, elle en fait provision pour toute l'année, & principalement pour l'hiver. Elle charge les petits crochets dont ses jambes font garnies, de tout ce qu'elle peut emporter ; mais en évitant d’engluer ses ailes, dont elle a besoin pour voltiger çà & là, & pour le retour. Si l'on n'a pas pris soin de lui préparer une ruche, elle s'en fait une elle-même dans le creux de quelque arbre, ou de quelque rocher. Là elle fait la séparation de la cire qui tombe mêlée avec le miel. Elle compose de cette cire de petites cellules égales, & à plusieurs angles, afin qu'elles puissent s'unir, & ne laisser aucun intervalle. Elle fait couler dans ces petits réservoirs le miel pur & fans mélange. Et de quelque abondance qu'elle voie ses magasins remplis, elle ne se repose que lorsque le temps du travail & de la récolte est passé. On ne connaît dans cette République ni la paresse, ni l'avarice, ni l'amour propre. Tout est commun. Le nécessaire y est accordé à tous ; le superflu n'est à personne, & c'est pour le bien public qu'il est conservé. Les colonies nouvelles, qui chargeraient l’État, font mises dehors. Elles savent travailler, & on les y oblige en les congédiant. Avons nous parmi les Nations les plus policées une imitation d'un si parfait modèle ? Attribuera-t-on au hasard, ou à une cause aveugle, une si étonnante sagesse ?" (extrait pp. 178-179)

TRÈS BEL EXEMPLAIRE.

Prix : 200 euros

jeudi 29 septembre 2016

Les intérêts et maximes des Princes et des estats souverains (1666). Bel exemplaire en condition d'époque de cet ouvrage du duc Henri de Rohan (largement remanié) et d'un anonyme. Géopolitique et alliances royales.


ANONYME [DUC HENRI DE ROHAN]

INTÉRÊTS ET MAXIMES DES PRINCES ET DES ESTATS SOUVERAINS.

Sur l'imprimé, A Cologne, Chez Jean du Païs. 1666

2 parties en 1 volume in-12 (13,5 x 8,5 cm) de (8)-248 et 245 pages y compris le titre. La dernière page du premier ouvrage est mal chiffrée 284 au lieu de 248.

Reliure de l'époque plein veau brun, dos à nerfs orné, tranches mouchetées de rouge. Petit travail de vers sur l'extrémité haute du mors supérieur, quelques piqûres très discrètes au dos. Intérieur complet et frais. Signature grattée au bas du premier titre. Autre signature de l'époque sur une garde. Note bibliographique manuscrite ancienne sur le premier contreplat (cite le Dictionnaire des ouvrages anonymes de Barbier).


On a pu lire un peu tout et n'importe quoi sur ces impressions données sous le faux nom de Jean du Païs à Cologne : on a pu lire qu'il s'agissait de contrefaçons rouennaises de l'édition Elzévirienne. On a lu aussi qu'il s'agissait proprement des éditions Elzéviriennes elles-mêmes. A la même adresse et à la même date nous avons trouvé des tirages qui diffèrent par les fleurons et les sphères armillaires qu'on trouve sur les pages de titre. Nous avons lu également que le premier ouvrage était de Gatien Courtilz de Sandras (ce qui ne ressemble en rien à son style si marqué).

Ce qui est certain c'est que la mention minuscule italique sur l'imprimé apposée au bas des titres indique sans ambiguïté une réimpression clandestine. Par ailleurs la réclame présente au bas de chaque page laisse supposer un atelier d'impression hollandais (ou belge).

Ces deux ouvrages accolés (le second a été publié pour la première fois en 1665 seulement) sont un véritable traité de géopolitique avant l'heure, le tout décrivant succinctement mais précisément les relations d'un état avec un autre au sein de l'Europe de l'époque et même au-delà. Ces intérêt sont d'ordre historique, politique, généalogiques, et stratégiques : intérêts du roi de France sur la Flandre, du roi de France sur Gènes, sur Naples, sur le Luxembourg, sur la Lorraine, sur la Franche Comté de Bourgogne, etc. Intérêts du roi d'Espagne sur Jérusalem, sur Sienne, sur l'Angleterre, etc. Intérêts du duc de Savoie sur Genève. Intérêts de la maison d'Autriche sur les Suisses, etc. C'est toute la trame politique et historique de l'Europe du Grans Siècle qui est ainsi décrite. La deuxième partie (ou plutôt deuxième ouvrage) intitulé Maximes des Princes donne une image des différents souverains et de leurs opinions, leurs conduites et leurs décisions tant politiques que religieuses. Ce second ouvrage serait une réécriture du premier dans un sens et un objectif différent. Dans le premier on donne l'idée d'ensemble d'une mosaïque de pays et des règles qui les lient (faits historiques et généalogies royales et princières) tandis que dans le deuxième on trouve une idée générale de la politique de chacun des souverains sur ces mêmes pays (décisions).

Ces deux ouvrages furent un véritable best seller à l'époque. Ils ont été réimprimés de nombreuses fois avec quelques variantes. Le premier ouvrage a paru pour la première fois en 1638 mais il a été complètement remanié dans les éditions suivantes et notamment dans celle-ci de 1666 sur l'imprimé à Cologne chez Jean du Païs.

Les Intérêts et Maximes des Princes défendent une vision de la France protestante et des intérêts liés à cette religion à l'intérieur comme à l'extérieur du Royaume de France. Rohan était protestant. Pour l'anecdote, les Intérêts et Maximes des Princes furent également saisis le 15 septembre 1666 sur Guy Patinmédecin et bibliophile, qui en transportait 20 exemplaires (A. Sauvy).

Références : Anne Sauvy, Livres saisis à Paris entre 1678 et 1701, 218 B ; Willems, 1371, col. 2.

BEL EXEMPLAIRE EN CONDITION D’ÉPOQUE.

Prix : 450 euros


mercredi 28 septembre 2016

Bibliophilie Edmund Dulac : Les Cloches et quelques autres poèmes par Edgar A. Poe, illustrés par Edmond Dulac (1913). Rare exemplaire de passe ou d'essai tiré sur vélin de cuvé teinté avec des différences par rapport au tirage sur papier du Japon. Superbe ouvrage.


POE, Edgar A. / DULAC, Edmund, illustrateur

LES CLOCHES ET QUELQUES AUTRES POÈMES PAR EDGAR A. POE. Traduits par J. Serruys et illustrés par Edmond Dulac.

L'édition d'art H. Piazza, Paris, s.d. [achevé d'imprimer le 25 mai 1913 par G. Kadar à Paris]

1 volume in-4 (30,5 x 23,5 cm), broché, 96-(1) pages. 28 hors-texte en couleurs contrecollés. 9 bandeaux d'en-tête en noir 12 x 7,5 cm. Ornements imprimés en rouge. Texte encadré. Couverture imprimée en rouge et or (premier plat). Traces de gouttes d'eau en bordure de couverture avec légère atteinte au décor. Très état.

RARE EXEMPLAIRE DE PASSE OU EXEMPLAIRE D'ESSAI SUR VÉLIN DE CUVE TEINTÉ AVEC DES DIFFÉRENCES PAR RAPPORT AU TIRAGE SUR JAPON.

IL A ÉTÉ TIRE DE CET OUVRAGE 400 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DU JAPON (tirage annoncé).

Notre exemplaire est particulier et nous oblige à donner quelques détails sur l'édition de cet ouvrage. La plupart des exemplaires rencontrés de ce livre, pour ne pas dire quasiment tous, sont numérotés sur papier du Japon. Il s'agit du tirage annoncé à 400 exemplaires mentionné ci-dessus. Tous les exemplaires imprimé de cette belle édition semblent avoir été imprimés sur papier du Japon. Ces exemplaires comportent sous le cartouche de justification du tirage un autre cartouche imprimé en vert (de forme triangulaire) et contenant à l'intérieur le numéro imprimé en noir. De même, les exemplaires imprimés sur papier du Japon possède les hors-texte contrecollés sur un papier Japon avec un encadrement gaufré blanc de diverses formes. Par ailleurs, les exemplaires sur papier du Japon ont un texte encadré en rouge dont les lignes d'encadrement vont se prolonger jusque dans les marges. Il faut signaler tout ceci pour préciser que le présent exemplaire proposé est lui imprimé sur papier vélin de cuve teinté épais, qu'il n'est pas numéroté (le triangle de justification imprimé en vert n'existe pas), que les lignes d'encadrement du texte ne se prolongent pas dans les marges mais forment rectangle. A noter que la couverture est imprimée en rouge et or de manière identique dans les deux cas et que l'achevé d'imprimer est strictement identique.

Que conclure ? Compte tenu des exemplaires étudiés, tous sur papier du Japon (à l'exception d'un seul autre exemplaire du même type que le nôtre), nous concluons que l'intégralité du tirage de cette édition est sur papier du Japon, comme annoncé. Quelques exemplaires de passe ou d'essai ont dû être imprimés sur papier vélin teinté et épais, sans les encadrements gaufrés autour des hors-texte en couleurs contrecollés et sans les prolongements dans les marges des filets d'encadrement du texte.



A noter également que dans notre exemplaire 3 des hors-texte sont contrecollés sur papier du Japon. Tous les hors-textes comportent bien une serpente calque légendée en brun.

Cette splendide illustration d'Edmund Dulac (artiste français naturalisé anglais) a paru pour la première fois l'année précédente (1912) à Londres et New-York chez Hodder & Stoughton (tirage limité à 750 exemplaires). Dans cette première édition anglais les hors-texte sont simplement encadrés d'un double filet doré. L'éditeur Piazza a adapté l'édition pour la France en opérant quelques modifications esthétiques des pages mais en conservant l'intégralité de l'illustration à l'exception du portrait d'Edgar A. Poe gravé sur la page de titre de l'édition anglaise. Une note de l'édition anglaise précise qu'une édition française a été faite et que l'édition anglaise est interdite en France.



Edmund Dulac, né Edmond Dulac le 22 octobre 1882 à Toulouse et mort le 25 mai 1953 à Londres, est un illustrateur français, naturalisé britannique en 1912. Il est l'une des figures majeures de l'âge d'or de l'illustration au Royaume-Uni, au même titre qu'Arthur Rackham, William Heath Robinson ou Kay Nielsen. Il s'est également engagé dans la création de timbres-poste en créant l'effigie philatélique du roi George VI et une Marianne émise lors de la Libération de la France. Il a émigré en 1905 au Royaume-Uni et pris la nationalité britannique en 1912 (source : Wikipédia).

Les poèmes d'Edgar A. Poe sont ici magistralement illustrés. On trouve dans ce volume : Les Cloches - Eulalie - Le Corbeau - Ulalume - Un Rêve dans un rêve - La Cité dans la mer - Le Palais hanté - Ballade nuptiale - Terre de songe - La Dormeuse - etc.



BEL EXEMPLAIRE TEL QUE PARU DE CE TIRAGE PLUS RARE QUE LES EXEMPLAIRES SUR JAPON.

Prix : 450 euros



lundi 26 septembre 2016

Bibliophilie Bourgogne Franche-Comté : Alésia. Etude sur la septième campagne de César en Gaule (1859). Exemplaire de dédicace offert par le Duc d'Aumale. Superbe reliure anglaise de maroquin signée Wright.


[DUC D'AUMALE, Henri d'Orléans.]

ALÉSIA. ETUDE SUR LA SEPTIÈME CAMPAGNE DE CÉSAR EN GAULE.

Paris, Michel Levy Frères, 1859 [imprimé à Paris chez Bonaventure et Ducessois].

1 volume in-8 (22,5 x 15 cm) de (4)-245 pages, avec deux cartes sur une planche dépliante.

Reliure de l'époque plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs, double-filets dorés en encadrement des caissons du dos et en encadrement des plats, tête dorée, tranches non rognées. Double-filet doré en encadrement intérieur des plats. Les couvertures du brochage d'origine n'ont pas été conservées, gardes de papier marbré (reliure anglaise signée WRIGHT). Très bel exemplaire, très frais. Peu de rousseurs (ce qui est rare pour ce livre).

ÉDITION ORIGINALE EN LIBRAIRIE.

EXEMPLAIRE DE DÉDICACE AVEC UN HOMMAGE AUTOGRAPHE DU DUC D'AUMALE SUR UN PAPILLON RELIÉ DEVANT LE FAUX-TITRE (De la part de l'auteur, signé H.O.).



Ce texte du Duc d'Aumale, Henri d'Orléans (1822-1897), fils de Louis-Philippe d'Orléans, roi des français, est l'un des plus importants publiés sur cette question du site historique d'Alésia (bataille en 52 avant J. C. entre Jules César victorieux et Vercingétorix). Il avait paru l'année précédente dans la Revue des deux mondes (mai 1858). Le Duc d'Aumale évoque dans ce long article la controverse autour de la localisation d'Alésia : Alise, thèse officielle face à Alaise thèse des jurassiens. Il développe les critiques de Jules Quicherat sur la thèse officielle.

"Quel était l’emplacement de cette Alesia ? Une antique tradition, appuyée d’un solide mémoire de d’Anville, avait placé cette bourgade, ou mieux cette place forte (oppidum), à quatorze kilomètres est-nord-est de Semur, sur le sommet du Mont-Auxois, où s’élève une petite ville appelée encore aujourd’hui Alise. Depuis un siècle environ, tous les commentateurs de César, lettrés ou soldats, avaient accepté cette donnée comme un axiome et en avaient fait la base de leurs dissertations ; mais tout récemment, comme nous l’avons dit en commençant, de savans archéologues ont voulu enlever à la Bourgogne et revendiquer pour la Franche-Comté l’honneur de posséder sur son territoire le dernier boulevard de l’indépendance gauloise. S’appuyant de considérations philologiques, d’études et de découvertes faites sur les lieux, interprétant d’une façon nouvelle les passages obscurs ou incomplets des Commentaires, ils ont cru retrouver l’Alesia de Vercingétorix dans le petit village d’Alaise, situé dans le département du Doubs, à vingt-quatre kilomètres sud de Besançon et à onze kilomètres nord-est de Salins. Pour examiner cette question, il faut se placer à trois points de vue différons : 1° Le point de vue stratégique. Nous appellerons ainsi la discussion des opérations militaires qui ont amené les Gaulois dans Alesia et les Romains devant cette place. Est-il vraisemblable ou possible que cette série de mouvements se soit terminée dans le département du Doubs ou dans le département de la Côte-d’Or ? 2° Le point de vue topographique. Les descriptions du terrain données par César peuvent-elles s’appliquer au Mont-Auxois ou au massif d’Alaise ? Devant laquelle de ces deux positions ont pu être exécutés les travaux ou livrés les combats dont le récit nous a été conservé ? 3° Le point de vue purement archéologique et grammatical. L’interprétation savante, rigoureuse du texte de César et des auteurs anciens qui ont parlé des guerres des Gaules, notamment de Plutarque et de Dion Cassius, donne-t-elle raison à l’un ou à l’autre des deux partis ? Quelle est la valeur de ces textes ? Les traditions favorables à l’Alise bourguignonne doivent-elles être repoussées ? Dans ce que l’on connaît de la langue, de la prononciation des Celtes, de la géographie politique de la Gaule antéromaine, trouve-t-on de bons arguments à l’appui de l’une ou de l’autre opinion ? Existe-t-il sur les lieux des traces de travaux, des débris quelconques qui puissent servir de guide à un juge consciencieux ? Nous essaierons d’envisager successivement la question sous ces deux premiers aspects, stratégiquement et topographiquement ; nous le ferons dans la limite restreinte de nos lumières et sans avoir la prétention de faire autorité. Quant à la discussion archéologique, nous ne nous reconnaissons aucun droit d’y prendre part, et nous nous en abstiendrons le plus possible. Cependant nous serons obligé, et même dès le début, d’effleurer la partie littéraire et grammaticale du différend. [...] Ainsi nous ne sommes plus obligé d’envoyer Vercingétorix se poster et se retrancher prématurément au fond de la Séquanie. Il reste à Autun, entouré des députés de la Gaule entière, expédiant partout des ordres, dirigeant les attaques prescrites contre la Province, recevant chaque jour de nouveaux détachements, organisant son armée. Quelques marches seulement le séparent du territoire ennemi ; mais à mesure que ses forces grossissent, il se trouve trop loin des Romains, trop ignorant de leurs mouvements. La ville même d’Autun lui semble trop exposée, et puis le terrain qui l’entoure est peu propre à l’emploi de sa cavalerie, dont il compte surtout se servir. Il est là comme enveloppé par les montagnes du Morvan et de la Côte-d’Or. Or du point de jonction de ces deux chaînes se détache une sorte de promontoire qui s’avance au milieu d’un pays relativement plat et découvert. Ce pâté montagneux, où se cachent les sources de la Seine, appartient aux tribus confédérées et forme comme une enclave dans le pays des Lingons. Il se termine par une position naturellement forte, qu’on appelle aujourd’hui le Mont-Auxois, et où se trouve la petite ville d’Alise, que nous considérons en ce moment comme l’Alesia de César. Vercingétorix dut reconnaître dans cette position des avantages divers qui devaient et séduire un chef barbare et frapper un esprit aussi élevé que le sien. Elle était peu éloignée d’Autun (dix-huit lieues). Avec quelques travaux, on pouvait en faire un lieu presque imprenable, et y assurer, en cas de revers, un asile sûr à des troupes nombreuses, qui, sans péril pour elles-mêmes, y attireraient l’attention de l’ennemi et y retiendraient ses forces. Tout autour se croisaient les routes que pouvait suivre César : au sud et à l’ouest, la vallée de l’Yonne et de ses affluens ; au nord-ouest et au nord, le plateau ondulé sur lequel coulent les eaux naissantes de l’Aube et de la Seine ; à treize lieues dans l’est, derrière un rideau qui est peut-être le point le plus bas de l’épine dorsale de l’Europe, la vallée de la Tille et de la Saône. Enfin il n’était pas de situation où l’armée gauloise pût être mieux placée pour attendre en sûreté, couvrir toutes les routes, observer les Romains, et, quelle que fût la direction qu’ils prissent, s’approcher d’eux pour commencer le genre de guerre adopté. Que l’on jette les yeux sur la carte, que l’on suppose César placé en un point quelconque d’un triangle dont les sommets seraient à Sens, Vitry et Langres : je ne crois pas que l’on puisse trouver une position qui réunisse mieux qu’Alise toutes les conditions que nous venons d’indiquer. César ayant trouvé les Gaulois déjà retranchés sous cette place, lorsqu’ils n’avaient pu y rentrer que peu d’heures avant son arrivée, il est loisible de supposer que Vercingétorix avait fait travailler à Alesia, qu’il y avait fait réunir des approvisionnements de tout genre, qu’il y avait envoyé une partie de ses troupes, et peut-être s’y était porté lui-même. Assurément, pour prendre un parti pareil, il fallait à Vercingétorix beaucoup moins de cette subtilité d’esprit qui n’a que les apparences de la profondeur, beaucoup plus de bon sens, à notre avis du moins, et beaucoup plus de persévérance dans sa résolution première, que pour aller d’avance se poster en Séquanie avec l’espoir d’enfermer César dans un cercle de Popilius et l’intention de lui livrer bataille. Le silence gardé par l’auteur des Commentaires ne nous étonnerait pas, car rien ne l’obligeait à nous informer d’un mouvement qui ne déplace pas le théâtre de la guerre, et qui n’implique pas un changement radical dans les plans de son adversaire. [...] Le résultat de ce premier examen est donc, à notre avis, entièrement favorable à l’Alise bourguignonne." (extrait)

En 2016 la polémique sur le lieu de l'Alésia de César et Vercingétorix continue à faire rage ...

Provenance : Bibliothèque E.J. (?) avec les initiales dorées en queue du dos et le monogramme E.J. à l'encre en pied de la page de titre.

Notre exemplaire est un des ces exemplaires de présent richement reliés en Angleterre pendant son exil et offerts par le Duc d'Aumale à ses amis et relations les plus proches. Militaire de premier ordre, il succède à Bugeaud comme gouverneur général de l'Algérie le 21 septembre 1847. Le 24 décembre 1847, à Nemours, près de la frontière marocaine, il vient recevoir la reddition d'Abd el-Kader. Il se démet de ses fonctions après la Révolution de 1848 et s'exile en Angleterre (24 février 1848) où dès la mort de Louis-Philippe Ier (1850), il s'installe à Orleans House, près de Twickenham. Durant cette période, il s'adonne à l'écriture de récits historiques. Il est notamment l'auteur d'une Histoire des princes de Condé et de recherches sur La Captivité du roi Jean et Le Siège d'Alésia, ainsi que d'études sur Les Zouaves, Les Chasseurs à pied et L'Autriche, parues dans la Revue des deux Mondes. Il tente un retour en France dès septembre 1870 mais doit finalement retourner en Angleterre. Il est finalement réintégré dans l'armée en 1872. Il subit la seconde loi d'exil de 1886 (Boulanger) et est expulsé vers la Belgique. Il revient finalement après juin 1889. Il meurt en 1897. Le Duc d'Aumale était grand bibliophile et collectionneur, très riche, rien ne résistait à ses envies. Sa très riche bibliothèque et ses collections formant musée sont ouverts au public, suivant sa volonté, dès avril 1898.

La très belle et sobre reliure anglaise par John Wright est parfaitement conservée. Le Duc d'Aumale utilisait les services des plus grands relieurs de son époque, en France comme en Angleterre. "A binder of the highest order" (Ramsden, London Bookbinders, p. 154.).

SUPERBE EXEMPLAIRE.

VENDU - Prix : 1.200 euros



samedi 24 septembre 2016

Ésotérisme & Occultisme : Les secrets merveilleux de la magie naturelle du Petit Albert tirés de l'ouvrage latin intitulé : Alberti parvi lucii libellus de mirabilibus naturae Arcanis et d'autres écrivains philosophes, enrichis de figures mystérieuses, d'astrologie, physionomie, etc. Nouvelle édition corrigée et augmentée (1868).


[ALBERT LE GRAND / ANONYME / COLLECTIF]

LES SECRETS MERVEILLEUX DE LA MAGIE NATURELLE DU PETIT ALBERT tirés de l'ouvrage latin intitulé : Alberti parvi lucii libellus de mirabilibus naturae Arcanis et d'autres écrivains philosophes, enrichis de figures mystérieuses, d'astrologie, physionomie, etc. Nouvelle édition corrigée et augmentée.

A Lyon, Chez les Héritiers de Beringos frates à l'enseigne d'Agrippa M. DC. LXVIII [en réalité 1868]

1 volume in-12 (15,5 x 10 cm) de 180 pages, figures dans le texte en noir et 6 planches coloriées à l'époque, certaines dépliantes. Complet.

Reliure de l'époque (éditeur) demi-veau blond, dos à nerfs orné, tranches peignées. Reliure légèrement frottée, très bon état. Le verso du premier feuillet (faux-titre) et le recto du dernier feuillet (fin de la table) sont brunis (dû à l'acidité du papier des pages de gardes). Belle impression sur beau papier vergé.

Contrairement à l'exemplaire de la Bnf notre exemplaire ne porte pas la mention "imprimé chez Jules Bonaventure" (au verso du faux-titre et en pied de la table des matières page 180). La pagination et la page de titre sont pourtant identiques.



La première édition de ce grimoire date de 1668 (Lyon, Béringos). Ce recueil de recettes magique a sa place de toute bonne bibliothèque ésotériste et occultiste. Il est attribué au moine dominicain Albert le Grand qui enseignait la philosophie et la théologie et qui avait une grande réputation de sorcier (Brunet).  Cette attribution est sans aucun doute pure fantaisie et cette compilation de remèdes et de sortilèges aussi curieux les uns que les autres est certainement l'oeuvre d'un malin resté inconnu. Quelques chapitres : de la chiromancie : de la ligne de vie - des montagnes des doigts et premièrement du pouce qui est appelé par les anciens le mont de Vénus - de la montagne du doigt annulaire et de la signification des Solaires. Des Talismans. Secrets contre l'ivresse du vin. Etc.

Toutes les éditions anciennes de ce livre sont recherchées. Celle-ci est particulièrement jolie avec ses figures coloriées. On y trouve notamment la figure de la Main de Gloire (magie noire) et la figure "Amousin Albomatatos" (phrase magique).

''Ce livre est tellement recherché en texte français et en édition ancienne, qu'en dépit de ses nombreuses réimpressions, il est assez difficile de le rencontrer''. (Stanislas de Guaita, cité dans Caillet).

TRÈS BON EXEMPLAIRE.

VENDU



jeudi 22 septembre 2016

Bibliophilie : Le Calendrier de Vénus par Octave Uzanne. Exemplaire de l'auteur sur Japon ancien. Superbe spécimen de reliure en papier-cuir japonais (dos refait). Rare.


UZANNE, Octave.

LE CALENDRIER DE VENUS par Octave Uzanne.

Paris, Librairie ancienne et moderne Edouard Rouveyre, 1880 (achevé d'imprimer sur les presses de Darantière, imprimeur à Dijon le 31 janvier 1880)

1 volume in-8 (22 x 14,5) de VIII-37-(2) pages. Frontispice à l'eau-forte dessiné et gravé par Marius Perret. Couverture en couleurs de Daniel Vierge conservée.

Cartonnage bradel plein papier-cuir japonais décoré de motifs floraux (feuilles et fruits) en relief le tout doré-bronze et verni à l'époque. Dos de la reliure refait en papier japonais Lokta caramel. Gardes de papier moucheté de paillettes d'or (de l'époque). Charnière intérieure refaite en papier japonais Lokta identique à celui du dos. Tête dorée, autres tranches non rognées. (reliure d'Amand exécutée pour Octave Uzanne, voir ci-dessous). Les plats sont parfaitement conservés. Quelques cicatrices de mouillures anciennes dans la marge inférieure des feuillets (sans gravité). Rousseurs localisées sur quelques feuillets seulement. Impression sur papier du Japon ancien (Japon feutre vergé). Le signet large brodé a été conservé (détaché).



ÉDITION ORIGINALE.

EXEMPLAIRE DE L'AUTEUR IMPRIMÉ A SON NOM ET AVEC DEUX NOTES MANUSCRITES DE SA MAIN, AVEC SON EX LIBRIS GRAVÉ A L'EAU-FORTE PAR A. BOUVENNE (1882).

UN DES RARES EXEMPLAIRES SUR JAPON ANCIEN (JAPON FEUTRE VERGÉ).

Exemplaire dans lequel Octave Uzanne a fait relier en tête une épreuve unique de la couverture fournie par Gillot et tirée par Daniel Vierge (épreuve signée à la main par Daniel Vierge). Cette épreuve mesure 163 x 109 mm et est montée sur un papier neutre. Note manuscrite signée par O. Uzanne au bas de cette épreuve.

Octave Uzanne indique par ailleurs sur une garde blanche placée en tête du volume :

"Exemplaire sur Japon, relié en cuir japonais sur mes indications et fournitures par Amand. 24 juillet 1880. Signé Octave Uzanne."

L'exemplaire tiré sur Japon ancien qui possède un faux-titre spécial avec imprimé exemplaire n° et inscrit à la plume : de M. Uzanne (de la main d'Edouard Rouveyre). D'après la justification du tirage il y a eu seulement 10 exemplaires sur Japon (ancien). Soit le plus faible tirage après 4 exemplaires sur parchemin, et avant 16 exemplaires sur papier de Chine, 20 exemplaires sur Renage et 50 exemplaires sur Whatman.

Ce type de reliure japonisante faisait le régal du jeune Uzanne, 29 ans au moment où il confie au relieur Amand l'exécution de cette reliure et d'autres encore. Octave Uzanne se qualifiait lui-même dans un envoi autographe au Toqué (Charles Cousin) d'Archi-Japonais. Édouard Rouveyre, Edmond de Goncourt ou Philippe Burty pour ne citer qu'eux à l'époque ont également suivi le même chemin d'art.

Ce volume contient des historiettes sur l'amour et la femme : Memorandum d'un épicurien -  Les Fastes du baiser - Voyage autour de sa chambre - Ephéméride des sens - Le Sottisier d'Amour. 

Qui mieux qu'Octave Uzanne lui-même pouvait commenter la parution de cet ouvrage ? Il le fit sous le pseudonyme de Louis de Villotte dans Le Livre. Voici ce qu'il en dit avec tout l'humour et l'auto-critique égotique qui le caractérise :

Le Calendrier de Vénus, par Octave Uzanne. Eau-forte ; frontispice de M. Perret. Paris, Rouveyre, 1 vol. in-8°. - Prix : 6 fr. Dans la littérature moderne, M. Octave Uzanne semble vouloir se poser crânement en réactionnaire qui regrette, sinon les institutions, du moins les sociétés disparues et les délicatesses d'esprit et de langage d'avant la révolution ; - non seulement il se plaît à épousseter des mémoires, selon son mot, et à remettre en lumière d'espiègles physionomies oubliées ; mais encore il part lui-même en pèlerinage à Cythère auprès des petits temples mythologiques enguirlandés de lierre, où d'amoureuses colombes se trémoussant de l'aile, roucoulent et se becquetent dans une atmosphère embaumée de volupté et peuplée de baisers. Cet aimable disciple de Crébillon fils avait déjà affirmé sa manière dans ses nombreux travaux érudits sur le XVIIIe siècle et dans un petit ouvrage publié l'an dernier et devenu rarissime : le Bric-à-Brac de l'amour. Aujourd'hui, M. Uzanne fait mieux, et pour couper court aux critiques moroses qui admettent difficilement qu'on soit bibliographe, écrivain de valeur et conteur fantaisiste, il entre en scène avec une préface très originale, où il proclame sincèrement sa façon de penser avec une verve et une aisance étonnantes. « Je sais, dit-il, n'en doutez pas, que vous blâmez sourdement l'école buissonnière que je me permets bien souvent en dehors de mes travaux littéraires et critiques, mais je vous prie de bien examiner, messieurs, que la jeunesse est le temps où l'on cueille les roses, où l'on biscotte et fanfreluche la mignardise, que je suis plutôt un Athénien qu'un Spartiate des belles-lettres, et qu'enfin je ne saurais me plier, sans me rebeller, au rôle constant d'annotateur et de biographe, ni planter des croix de Malte sur le temple de Cypris. « Les philologues, ces nègres blancs de l'érudition, lorsqu'ils se sentent doublés d'un écrivain, aiment surtout à s'affranchir de leur rôle de pionnier silencieux, de même que les hommes d'étude sédentaire se plaisent dans leurs loisirs à se ruer dans la verte campagne embaumée et à fatiguer leurs muscles paralysés dans des courses hâtives et extravagantes. - Il n'y a que les fakirs des langues mortes, messieurs, il n'y a, j'ose le dire, que les pauvres esprits fanatisés par un seul point d'histoire, qui puissent consentir à ankyloser leur cerveau sans désencager et donner le vol au grand air à des idées personnelles ou frivoles ; il n'y a enfin que les embaumeurs qui puissent se momifier dans la toilette conservatrice des beaux esprits d'antan ; à mon âge, on n'a pas la patience et la quiétude journalières des prisonniers d'Etat qui fabriquent lentement et minutieusement des cathédrales en liège et des chapelets en buis dentelés. » Dans cette préface dédiée aux raffinés du langage, M. Octave Uzanne se campe et se cambre avec gaillardise pour répondre victorieusement à chacun au sujet des préciosités et néologismes qu'on lui reproche assez généralement. Le Calendrier de Vénus est un recueil assez audacieux de pensées et nouvelles. C'est une broderie capricieuse qui court sur une mousseline rose, avec des allégories voluptueuses et friponnes. L'auteur prétend tout dire et tout oser avec l'art d'un style bien accusé qui a les brillantes qualités et aussi l'outrance de la jeunesse ; certaines théories très vives et rondement décrites font de ce livre un manuel des célibataires. Don Juan et Brummel y eussent applaudi ; Lauzun et Richelieu, à cette lecture, se fussent pâmés d'aise ; Chamfort et Rivarol eux-mêmes eussent reconnu dans l'auteur de ce livre un esprit congénère. L'éditeur a fort coquettement imprimé ce galant calendrier d'amour sur vergé de Hollande. D. Vierge a dessiné une couverture pleine de vie, de sentiment et de coloris. L'eau-forte signée Marius Perret laisse peut-être à désirer comme dessin et gravure, bien qu'elle présente un ensemble harmonieux. Nous avouons cependant en toute franchise que les fleurons et culs-de-lampe tirés en rose nous séduisent médiocrement ; - la couleur est trop brutale. - Quelle singulière tartine de groseille pour un livre destiné aux esprits forts et non pas aux enfants petits ou grands ! Pour nous résumer, M. Octave Uzanne a dépensé dans cet ouvrage beaucoup de son talent personnel ; nous regretterons seulement que tout cet esprit d'écrivain original souple et puissant, soit enclos dans des dissertations aussi légères et non pas condensé dans une oeuvre plus sérieuse. Lorsque l'auteur aura quelques lustres de plus sur la tête, il reniera peut-être cette exquise fantaisie. C'est un péché mignon, un péché de jeunesse, dira-t-il. Hélas ! la jeunesse pour lui aura fui, mais ceux qui seront encore jeunes liront et reliront ce livre pour y trouver les frissons et la sincérité amoureuse d'un conteur charmant, qui a compté les pulsations de son coeur et a curieusement annoté les éphémérides de ses sens. L. DE V. [OCTAVE UZANNE]

Provenance : Bibliothèque Octave Uzanne (cet exemplaire ne figurait curieusement pas au catalogue de la première vente de sa bibliothèque en mars 1894) ; Bibliothèque Géraldine Farrar (1882-1967) (ex libris doré sur cuir noir), célèbre actrice et cantatrice américaine. Elle sera la Jeanne d'Arc muette de Cecil B. de Mille en 1916.



BEAU SPÉCIMEN DE RELIURE JAPONISANTE PAR LE RELIEUR AMAND POUR OCTAVE UZANNE.

Prix : 1.000 euros


mardi 20 septembre 2016

Economie rurale et santé du bétail (vers 1826) : Manuel du bouvier, du maréchal-expert du berger, contenant l'art de connaître, d'élever et de guérir les chevaux, les bêtes à cornes, les moutons, les chèvres et les cochons, et renfermant des remèdes infaillibles, d'une exécution facile et peu coûteuse, pour les maladies les plus fréquentes de ces différents animaux. Edition augmentée du conservateur des abeilles, traité utile et curieux. Peu commun.


ANONYME

MANUEL DU BOUVIER, DU MARÉCHAL-EXPERT ET DU BERGER, contenant l'art de connaître, d'élever et de guérir LES CHEVAUX, LES BÊTES A CORNES, LES MOUTONS, LES CHÈVRES ET LES COCHONS ; et renfermant des remèdes infaillibles, d'une exécution facile et peu coûteuse, pour les maladies les plus fréquentes de ces différents animaux. Edition augmentée du CONSERVATEUR DES ABEILLES, traité utile et curieux.

A Paris, chez Delarue, libraire, A Lille, chez Blocquel-Castiaux (imprimeur). S.d. [vers 1826?]

1 volume in-12 (18,5 x 11 cm), broché de 239 pages et 2 grandes planches dépliantes (5 sujets) coloriées à la main à l'époque (cheval, mouton, cochon, bœuf, abeilles). Couverture de l'époque (papier à la colle). Étiquette de titre manuscrit refaite. Impression sur papier gris. Bon état intérieur, dos fendu. A relier ou brochage à consolider.



Cet ouvrage est une variante intéressante et populaire du Manuel du Parfait bouvier publié à la même époque. On y trouve foule de remèdes pour toutes les maladies les plus courantes des bestiaux et autres animaux tels que les bêtes à cornes, moutons, chèvres, cochons, etc. Comme il est indiqué cette édition est enrichie d'un manuel du parfait conservateur des abeilles pour la bonne gestion des ruches (pages 169 à 221). On trouve aussi à la fin (pp. 222 à 225) un chapitre consacré à l'élevage des lapins.

On ne connait pas l'auteur de cette compilation de science rurale à l'usage des éleveurs.

BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE PEU COMMUN.

Prix : 200 euros



lundi 19 septembre 2016

Théologie & Religion : Les Lettres et Mémoires de François de Vargas, de Pierre de Malvenda, et quelques évêques d'Espagne touchant le concile de Trente. Traduits de l'espagnol, avec des remarques, par Mr. Michel Le Vassor. Edition de 1699. Bel exemplaire.


VARGAS, François de. / LE VASSOR, Michel.

LETTRES ET MÉMOIRES DE FRANÇOIS DE VARGAS, DE PIERRE DE MALVENDA, et de quelques évêques d'Espagne touchant le concile de Trente. Traduits de l'espagnol, avec des remarques, par Mr. Michel Le Vassor.

A Amsterdam, Chez Pierre Brunel, 1699

2 volumes in-12 (16 x 9,5 cm) de (30)-350 et [titre pour le second volume, et pages chiffrées à la suite de 351 à 667-(8) pp. Les dernières pages non chiffrées sont pour la table.

Reliure de l'époque demi-basane fauve, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés, tranches mouchetées rouges, gardes blanches. Extrémité des coiffes du premier volume émoussées, sinon très bel exemplaire très frais tant à l'intérieur qu'en ce qui concerne les reliures. Quelques rares et discrètes mouillures marginales sans conséquence. Signature ex libris ancienne sur chacune des pages de titre : Berthault.

ÉDITION PARUE L’ANNÉE DE L'ÉDITION ORIGINALE.

La première édition ou ce qui semble comme tel a paru à la même date et à la même adresse mais les pages de titres sont imprimées en rouge et noir et les ornements sont différents. Dans cette première édition on trouve par ailleurs un frontispice qui ne se trouve pas ici.



Ouvrage traduit d'après les manuscrits de la bibliothèque de William Trumbull, à qui l'ouvrage est dédié. On y trouve également une intéressante préface et un éloge de Vargas tiré de la bibliothèque des auteurs espagnols par Dom Nicolas Antonio. Importante correspondance historique relative au concile de Trente (1545-1563). Le concile de Trente est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique. Convoqué par le pape Paul III le 22 mai 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther dans le cadre de la Réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563. Étalées sur dix-huit ans, ses vingt-cinq sessions couvrent cinq pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV) et se tiennent à Trente dans la cathédrale de San Vigilio, puis à Bologne et enfin à nouveau à Trente, dans l'église Santa Maria Maggiore (it). En réponse aux théories protestantes, le concile confirme la doctrine du péché originel affirmée lors du 16e concile de Carthage en 418, précise celle de la justification, de l’autorité de la Bible spécifique au catholicisme romain et confirme les sept sacrements, le culte des saints et des reliques ainsi que le dogme de la transsubstantiation. Sur le plan disciplinaire, il crée les séminaires diocésains, destinés à former les prêtres. Trente est l'un des conciles les plus importants de l'histoire du catholicisme ; il est le plus abondamment cité par le concile de Vatican II (1962-1965). Entre Trente et Vatican II, il n'y eut qu'un seul concile, Vatican I (1869-1870), qui définit la primauté pontificale mais fut interrompu par la guerre franco-prussienne de 1870 et l'intervention des troupes italiennes qui, à la Prise de Rome, annexèrent les États du pape. L'historienne Régine Pernoud présente ce concile comme « la coupure entre l'Église médiévale et l'Église des temps classiques ». Cette Église « de la Contre-Réforme » est aussi appelée Église « tridentine » (cet adjectif correspondant au nom en latin de la ville de Trente, Tridentium).

BEL EXEMPLAIRE.

Prix : 200 euros

samedi 17 septembre 2016

Le vieux chasseur de Théophile Deyeux (vers 1844-1850). Bel exemplaire en reliure de l'époque. 55 gravures sur bois.


DEYEUX, Théophile

LE VIEUX CHASSEUR. Dessins par H. Sharles et gravures par Bauland (d'après le sujet des lithographies d'Eugène Forest.

s.d. [1844/1850], Paris, Imprimerie de Plon Frères.

1 volume in-12 (14,5 x 10 cm) de XVI-176 pages, avec 55 gravures sur bois à pleine page et 1 page de titre gravé sur bois.

Reliure de l'époque demi-basane verte, dos lisse orné de filets dorés. Légers frottements. Intérieur très frais, sans rousseurs. Beau papier blanc satiné.

TROISIÈME ÉDITION.


Cette édition est dite par l'auteur dans son avertissement au lecteur : troisième édition portative. Cinquante-cinq gravures accompagnent le texte. Le talent de MM. Charles et Baulant s'est aidé des lithographies que M. Eugène Forest avait faites pour la grande édition (1835). Le fils de l'auteur y a seulement ajouté en tête la loi sur la chasse datée de mai 1844.

"Tous les chasseurs, tous les armuriers, tous les amateurs d'armes qui ont connu mon père savent combien il joignait la pratique à la théorie. Ils peuvent dire s'il avait le droit d'appeler son livre le Vieux chasseur. A la chasse, tout était pour lui sujet d'amusement, mais en même temps d'étude ; chaque fois qu'il en revenait, il notait avec une attention scrupuleuse ses observations nouvelles, et il n'avait de cesse de les répéter. J'ai vu à la chasse des personnes préférer le voir tirer que de tirer elles-mêmes." (extrait de l'avertissement).

BEL EXEMPLAIRE.

Prix : 150 euros


vendredi 9 septembre 2016

"Trognes de vignerons bourguignons" 100 photographies originales d'Henri Gros photographe dijonnais 1933 - 1950. A feuilleter en ligne ou à télécharger ! La version papier sera bientôt disponible, réservez un exemplaire dès maintenant !


Présentation

      Le présent document, que nous avons voulu album d’images plutôt que catalogue d’exposition, est le fruit du hasard de la découverte et de l’amour des choses anciennes qui doivent rester demain pour témoigner d’hier. Sur un ensemble de plus de 130 photographies originales nous en avons sélectionné 100. Le photographe dont l’œil exercé savait si bien capter la lumière et les ombres propres aux gens et aux paysages bourguignons est Henri Gros. Nous ne savons encore que peu de choses de ce photographe amateur membre du Photo-Club bourguignon. Nous savons qu’il habitait Dijon (Boulevard Sévigné) et qu’il avait une cinquantaine d’années vers 1940.
      Un critique qui écrivait dans les Annales de Bourgogne disait de lui qu’il était « un amateur des jeux lumineux et un praticien du flou ». Henri Gros devait être d’une de ses familles de la Côte. Nous retrouvons encore aujourd’hui, plus de 70 ans après, nombre de familles portant ce patronyme et exerçant le métier de vigneron. C’est sans doute ce qui a incité Henri Gros à suivre les vignerons de Fixin, du Clos-Vougeot et des Côtes de Nuits que vous aurez le plaisir de découvrir à la suite. Les photographies d’Henri Gros ont été primées dans diverses expositions et concours mais on ne peut s’empêcher de sentir toute l’humilité d’un artiste toujours plus proche de la terre et des gens que des honneurs et des lauriers.
      Cet ensemble de 100 photographies choisies présente uniquement le travail de la vigne et du vin par des hommes et des femmes du terroir. Elles ont été prises sur le vif, le plus souvent au cœur même des vignobles de la Côte, entre 1933 et 1950. Quelques-unes sont signées et datées. Elles sont pour la plupart d’un format proche de 20 X 30 cm. Henri Gros a pris soin de montrer dans chacune de ses photographies la dureté du labeur, la beauté des paysages, la fierté des hommes, le plaisir d’être ensemble. Ce sont toutes ces visions et tous ses sentiments mêlés qui transpirent à chaque cliché. C’est aussi et surtout la mémoire de visages désormais éteints mais qui, grâce à lui, resteront lumineux pour toujours.
     
      Ces « Trognes de vignerons » comme nous avons aimé à les nommer, sont là aujourd’hui pour nous rappeler à une certaine humilité, à un profond respect envers ces hommes et ses femmes qui ont tout donné pour leurs vignes et leurs vins. Nous ne pouvons que nous incliner et admirer sans retenue cet album en noir et blanc dont les couleurs jaillissent pourtant à tout moment. Au détour du large sourire de cette jeune vigneronne, de celui de cette autre, vieille, celle-là, coiffée joliment pour se protéger du soleil ardent de septembre. Ou encore ces hommes qui lèvent le coude avec tant de plaisir que cela transperce l’image et vient jusqu’à nous pour nous apporter un peu de joie. De ce labeur dans la vigne tout nous est montré.
      Henri Gros ne laissa apparemment qu’un seul ouvrage illustré par ses photographies : Images de Bourgogne publié à Dijon chez Darantière en 1943. Le texte de cet ouvrage est de Roger Tisserand. Ce volume imprimé à 800 exemplaires sur papier glacé présente plusieurs clichés issus des cartons d’Henri Gros que vous retrouverez ici dans cet album. Un second ouvrage qui aurait dû s’intituler « Autres images de Bourgogne » est indiqué en préparation. Il n’a jamais vu le jour. On peut imaginer que la guerre n’a pas permis la réalisation de ce second ouvrage. Nous ne savons pas en quelle année est mort Henri Gros. L’album d’images que nous vous proposons aujourd’hui se veut un hommage à cet homme et à celles et ceux qui ont laissé leur image pour que nos petits enfants se souviennent.
      Nous laissons l’observateur moderne voyager vers ces paysages magnifiques au milieu de ces visages éclairés.


                                                        Bertrand Hugonnard-Roche,
                                      Le 7 septembre 2016, jour de la fête de Sainte-Reine

Le catalogue-album est visible en ligne et téléchargeable. Vous pouvez le feuilleter en ligne en cliquant sur l'image ci-dessous. Afin de profiter au mieux du mode ebook, choisissez l'affichage Plein écran (option indiquée ci-dessous par une flèche rouge en haut à gauche de l'image). Pour feuilleter comme un vrai livre cliquez dans l'angle inférieur de la page (droite ou gauche selon si vous voulez avancer ou reculer dans le catalogue. La liste des prix et les informations de commande se trouvent à la fin.

Bonne découverte !





Voici les premières pages de l'album (captures d'écran)














L I B R A I R I E   A N C I E N N E
L' AMOU QUI BOUQUINE

B E R T R A N D     H U G O N N A R D - R O C H E

14, RUE DU MIROIR
21150 ALISE-SAINTE-REINE
FRANCE
CONTACT : librairie-alise@orange.fr   -    TEL : 06 79 90 96 36

Les photographies présentées dans ce catalogue sont garanties authentiques. Ce sont de véritables tirages argentiques d’époque par le photographe Henri Gros lui-même. Quelques-unes sont signées (voir liste des prix). Chaque photographie est proposée non encadrée. Certaines photographies sont contrecollées sur des cartons. Les prix indiqués à la fin de ce catalogue s’entendent hors frais d’expédition. Les frais d’expédition seront calculés au cas par cas selon le pays de destination. Pour des raisons de présentation, les visuels de ce catalogue ont été recadrés et les photographies originales peuvent présenter de légères différences de luminosité ou de teinte.
Toutes les photos sont visibles à la librairie
L’amour qui bouquine 14, Rue du Miroir 21150 Alise-Sainte-Reine.
Nous restons à votre disposition pour tout renseignement.

Le présent album est un catalogue PDF à prix marqués de la librairie L’amour qui bouquine ©
Une version papier sera disponible prochainement au prix de 20 euros (hors frais d’expédition)

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