jeudi 28 avril 2016

L'un des ouvrages les plus rares et les plus méconnus d'Octave Uzanne, paru sous le voile de l'anonymat : L'Angleterre Juive. Israël chez John Bull (1913). Violent pamphlet antisémite jamais réédité.


Théo-Doedalus [Octave UZANNE]

L'ANGLETERRE JUIVE. ISRAËL CHEZ JOHN BULL. Etudes sur l'histoire et la progressive influence des fils d'Israël dans la société, le négoce, la politique, l'armée, les lettres, les finances et les mœurs britanniques. 

Bruxelles, Veuve Ferdinand Larcier, Paris, Fontemoing et Cie, 1913

1 volume in-18 (18 x 12 cm) de 384 pages.

Cartonnage pleine toile marron de l'éditeur, tranches marbrées. Premier plat de couverture crème conservé. Exemplaire très frais imprimé sur papier vergé bouffant. Petits manque de papier à l'extrémité angulaire inférieure des derniers feuillets, sans conséquence.

ÉDITION ORIGINALE.

Exemplaire sans mention d'édition sur la page de titre ou la couverture. Il existe des exemplaires avec mention de cinquième édition (sans doute un retirage des couvertures pour une remise en vente du tirage entier invendu).



OUVRAGE ATTRIBUÉ A OCTAVE UZANNE PAR NOS SOINS.

De nos recherches bibliographiques découle la notice RBNF10559517 de la Bnf qui enregistre cet ouvrage sous le nom d'auteur : Octave Uzanne. L'Angleterre juive. Israël chez John Bull, études sur l'histoire et la progressive influence des fils d'Israël dans la société, le négoce, la politique, l'armée, les lettres, les finances et les moeurs britanniques / Théo-Doedalus, 1913 Site Octave Uzanne, enregistrement, 2013-01-11).

"Octave Uzanne, homme de lettres, curieux des pays, des mœurs, de la femme, des modes, du XVIIIe siècle, du monde moderne, épris des manifestations de l'esprit, bibliophile passionné, d'une science impeccable, - je vous salue !" ainsi commence cette préface. Il poursuit : "Il se trouve qu'à l'écart, sans suivre les voies tracées, renonçant délibérément aux succès de romans et de pièces de théâtres auxquels il pouvait prétendre, Uzanne a édifié une oeuvre d'une espèce particulière, à nulle autre pareille, dont l'énumération détaillée et analytique déborderait les limites de cette préface." Geffroy en indique ensuite à grands traits les subdivisions : Uzanne bibliophile, Uzanne voyageur, Uzanne, les femmes et la mode, ses rééditions de poètes et conteurs anciens, etc. Geffroy évoque ensuite les projets de livres d'Octave Uzanne (nous y reviendrons dans un prochain billet), puis enfin son ouvrage sur Pietro Longhi. Mais c'est la section bibliographique consacrée à Octave Uzanne voyageur qui retint mon attention dès la première lecture : "Le voyageur épris des aspects extérieurs, des modes de vivre, des sentiments indélébiles, de tout ce qui marque une région et une race, a réuni ses sensations, tableaux de vie pittoresque : la locomotion à travers l'histoire et les moeurs, sports et transports terrestres et aériens ; l'Angleterre juive, Israël chez John Bull, une des vues les plus perspicaces sur l'activité des comptoirs de nos voisins d'outre-Manche ; Instantanés d'Angleterre ; Vingt jours dans le Nouveau-Monde." (Gustave Geoffroy, Préface de Pietro Longhi, 1924).


"L'Angleterre juive : Israël chez John Bull. - Le titre et la façon dont le sujet est divisé montrent que l'auteur de ce livre a sans cesse eu devant les yeux la France Juive de Drumont. Et sans doute l'on dit qu'il faut viser haut ; mais il n'est pas sans danger d'évoquer dans l'esprit du lecteur des ouvrages trop illustres : on peut avoir à souffrir de la comparaison. Il y avait certainement à écrire sur la place et le rôle des Juifs dans l'Angleterre contemporaine une étude des plus intéressantes. Il a peut-être manqué à M. Théo-Doedalus, pour l'écrire, d'avoir assez nettement circonscrit sa matière, et, ayant à l'avant arrêté ses limites, d'avoir su s'y tenir. Sans cesse, à la lecture de son livre, on a l'impression qu'il va creuser son sujet, sortir des généralités et arriver enfin au détail significatif ; et, sans cesse aussi, l'on est déçu : l'auteur abandonne le sujet après l'avoir effleuré, passe à autre chose, ou, ce qui est pire, se perd dans des incidentes. Si bien, qu'après ce livre, où, certes, la connaissance de l'Angleterre ne manque pas, et où l'on sent perpétuellement que l'auteur, embarrassé d'un sujet trop vaste, n'a pas eu le temps ni la place de dire tout ce qu'il sait, la question reste encore en surplus de savoir comment l'Angleterre réagit à l'égard du Juif, et s'il est bien exact que, comme elle le prétend, elle soit arrivée à l'assimiler par en haut. Il faut souhaiter que quelque jour une étude plus approfondie nous soit donnée sur ce sujet si plein d'intérêt ; son auteur ne pourra pas ignorer l'ouvrage de M. Théo-Doedalus. [Signé] J.A." (Revue Critique des Idées et des Livres (25 sept. 1913, tome XXII, n°131, page 377-378).



"L'Angleterre Juive : Israël chez John Bull, by Theo-Doedalus, published in Paris by Fontemoing, is a vicious, intemperate attack on the Jews of England, made in the name of much abused Psychology. It would be too mild altogether to merely describe the book as "a stroogly worded anti-Semitic study. etc." (Revue Critique des Idées et des Livres)

Dans la Revue Hebdomadaire de 1900 où il est écrit (en parlant de la guerre de l'Angleterre contre les Boers en Afrique du Sud) : "Relisez à cet égard l'enquête de M. Octave Uzanne sur l'Angleterre Juive." Cette enquête dont il est question ici a été publiée dans le journal antisémite dirigé par Edouard Drumont, La Libre Parole, en 1900. En parcourant rapidement L'Angleterre Juive (1913) ont lit page 354-355 : "Il y a là un singulier optimisme, M. Octave Uzanne, en 1900, signalait dans la Libre Parole les journaux suivant ayant des directions ou des attaches antisémites (sic)."

Les autres arguments quant à la paternité de ce texte sont développés dans notre article sur le site Octave Uzanne (5 octobre 2012).


Octave Uzanne est âgé de 62 ans au moment de la publication de cet ouvrage qui tranche foncièrement avec tout ce qu'il a pu écrire auparavant. Son ouvrage intitulé Instantanés d'Angleterre qui paraîtra tout juste un an plus tard, en 1914, n'évoque absolument pas cette question.

BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE RARE.

VENDU