vendredi 24 juin 2016

Bibliophilie : Le Chandelier d'Alfred de Musset illustré par Sylvain Sauvage (1930). Superbe édition tirée à 160 exemplaires seulement. Superbe exemplaire en reliure de maroquin décoré signée Yseux succ. de Simier. Rare et recherché.


MUSSET, Alfred de - SAUVAGE, Sylvain, illustrateur

LE CHANDELIER, comédie en 3 actes. Avec des figures de Sylvain Sauvage gravées sur cuivre avec la collaboration de Haasen.

Paris, [chez l'artiste], 1930

1 volume grand in-8 (25,8 x 17 cm) de 108-(1) pages. 21 compositions en couleurs de Sylvain Sauvage dont 1 frontispice, 1 vignette de titre, 11 en-tête et 7 petites vignettes en cul-de-lampe et 1 vignette pour la justification du tirage.

Reliure de l'époque plein maroquin à grain long lie de vin, plats décorés de bandeaux en haut et en bas composés de fers dorés, filets dorés, fleurons et filets en noir, dos richement décoré en noir et or, tête dorée, autres tranches non rognées, encadrement intérieur de maroquin souligné de filets dorés et fleurons noir et or dans les angles. Cette reliure signée YSEUX SUCC. DE SIMIER est une sorte de pastiche de l'époque romantique. La couverture du brochage est entièrement gravée (premier plat). Etui bordé. Exemplaire en excellent état, proche du neuf.

TIRAGE UNIQUE A 160 EXEMPLAIRES TOUS SUR JAPON IMPÉRIAL.



Ce très beau livre a été achevé d'imprimer par J. et J. Vaucher pour le texte et par P. Haasen pour les gravures, le 15 décembre 1929.

L'illustration est délicate, Sylvain Sauvage (1888-1948) interprète dans le style Art Déco qui lui est propre cette pièce d'Alfred de Musset parue pour la première fois en 1835 (Revue des deux Mondes).

"Un livre de Sylvain Sauvage", écrit Marcel Valotaire, "plaît au premier coup d’œil; il séduit et il attache quand on y revient; on y découvre chaque fois que ses dessins racontent une histoire. Et c’est, je crois, le privilège du véritable imagier de donner un plaisir d’imagination."

Cette histoire est celle du chandelier qui brûle les doigts de celui qui l’avait allumé : le notaire maître André est courroucé contre sa femme, la jeune et jolie Jacqueline, car un de ses clercs a vu un homme escalader son balcon. Il veut en acquérir la preuve pour mener la coupable en justice. Il entre dans la chambre de sa femme qui dort ou fait semblant de dormir. Menacée du contenu du pot à eau de sa toilette, elle se réveille et se justifie des soupçons de son mari avec tant d’adresse et d’énergie que maître André tombe à ses genoux, lui demande pardon de ses injures et s’en retourne sans vouloir faire de perquisition dans la chambre à coucher. À peine est-il parti que Jacqueline ouvre vite une armoire pour en faire sortir, tout brisé, le capitaine Clavaroche, son amant. Il suggère à Jacqueline, pour détourner les soupçons de son mari, de choisir « un chandelier », c’est-à-dire un jeune homme dont elle se fera aimer en feignant pour lui un certain attachement et qui sera par suite surveillé, tandis que le véritable amant jouira en paix de sa conquête. Forcée d’avoir recours à cet expédient, Jacqueline choisit, pour tenir le rôle de l’obligeant porte-flambeau, Fortunio, troisième clerc de son mari. Or il se trouve justement que Fortunio aime Jacqueline à la folie. Il remplit donc parfaitement son rôle pendant que Clavaroche rit de sa naïveté, le fait chanter à table et le désigne perfidement à la jalousie de maître André. Lorsqu’une conversation surprise par hasard lui révèle que Clavaroche est le véritable amant de Jacqueline, le désespoir envahit le jeune Fortunio. Comme le notaire, dont les pièges à loup mis pour surprendre l’amant de sa femme n’ont attrapé qu’un chat, a de nouveaux soupçons qu’il prétend éclaircir en se cachant la nuit dans l’étude, Clavaroche, qui s’est aperçu que Jacqueline commençait à s’éprendre du jeune clerc, conseille à celle-ci d’écrire à Fortunio pour lui donner, à minuit, rendez-vous au jardin. Jacqueline envoie le billet, mais émue par les déclarations de Fortunio, elle craint que maître André n’agisse trop brutalement avec lui et le fait venir dans sa chambre. Fortunio se présente et accable la jeune femme de reproches : il savait tout et, malgré cela, serait allé à minuit se dévouer et mourir pour elle. Touchée, Jacqueline ne peut résister à ce témoignage d’amour et se jette dans les bras du clerc qui, triomphant, dit à son tour à l’officier penaud : « Chantez donc, M. Clavaroche ! ».



SUPERBE EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ETABLI PAR YSEUX.

Prix : 1.100 euros