mardi 28 février 2017

Chef d'oeuvre de la littérature du XVIIe siècle : Les Contes et Nouvelles en vers de Monsieur de La Fontaine (1685). Exemplaire de premier tirage. Vignettes de Romain de Hooghe. Exemplaire relié plein parchemin à l'imitation des reliures hollandaises de l'époque. Bel exemplaire avec "particularité". Très rare.

LA FONTAINE (Jean de) - DE HOOGHE (Romain), illustrateur

CONTES ET NOUVELLES EN VERS DE MONSIEUR DE LA FONTAINE. Nouvelle édition enrichie de tailles-douces.

A Amsterdam, Chez Henry Desbordes, 1685

2 tomes in-12 reliés en 1 volume (16 x 11 cm - Hauteur des marge : 158 mm) de 9 feuillets non chiffrés (frontispice, titre, avertissement, préface et table) suivis de 236 pages chiffrées pour le tome premier ; 4 feuillets non chiffrés (titre et préface) suivis de 216 pages chiffrées. 57 vignettes à l'eau-forte environ 85 x 70 mm par Romain de Hooghe.

Reliure plein parchemin souple à l'imitation des reliures hollandaises de l'époque, coutures apparentes, lacets, titrage à l'encre au dos, tranches dorées. Exemplaire non lavé. Quelques légères salissures et taches claires à quelques feuillets, sans gravité aucune. Superbe tirage des eaux-fortes, très nettes et contrastées.

PREMIÈRE ET UNIQUE ÉDITION ILLUSTRÉE PARUE DU VIVANT DE L'AUTEUR.

EXEMPLAIRE DE PREMIER TIRAGE.

EXEMPLAIRE D'UN TIRAGE NON MENTIONNÉ PAR LES BIBLIOGRAPHES DANS LEQUEL LA VIGNETTE POUR LA MANDRAGORE A ÉTÉ OUBLIÉE LORS DE L'IMPRESSION. (*)



Il a été à peu près tout écrit et n'importe quoi par les bibliographes sur cette édition illustrée des contes érotiques de La Fontaine. Encore aujourd'hui les libraires même s'embrouillent dans les remarques de premier tirage.

Ce qu'il faut retenir c'est que le tout premier tirage de cette jolie édition, dont les illustrations sont sans l'ombre d'un doute bien plus proches de l'idée originelle qu'on peut se faire des Contes licencieux que l'illustration précieuse et costumée de l'édition dite des Fermiers Généraux parue au milieu du siècle suivant (1762), se distingue avant tout par un encrage et une netteté des cuivres sans égal comparé aux deux autres tirages successifs qui en ont été fait la même année. Dans notre exemplaire la vignette pour Le villageois qui cherche son veau est intacte et parfaitement tirée (les exemplaires de second et troisième tirage se distinguent par une cassure du cuivre qui apparaît dans l'angle supérieur droit).
Notre exemplaire a cette particularité, semble t-il très rare au vu des exemplaires consultés ou passés en vente ces deux cents dernières années, d'avoir la gravure pour le conte La Mandragore qui fait défaut : elle a tout simplement été oubliée lors du passage sous presse (typographe aviné ? endormi ?). Il y un blanc à la place, sans trace de foulage (le cuivre n'a pas été oublié d'être encré, mais il a été tout bonnement oublié d'être mis en place lors de la mise en page du cadre par le pressier). Nous n'avons relevé aucun autre exemplaire de cette sorte à ce jour. De ce fait notre exemplaire ne contient que 57 vignettes au lieu des 58 normalement présentes. S'agit-il d'un signe de tout premier tirage ? S'agit-il d'une erreur rapidement corrigée par le pressier et qui n'a donné lieu qu'à l'émission de quelques exemplaires seulement ? Nous ne savons pas. Il n'y a aucune référence à cette particularité dans les bibliographies consultées.
Cette très jolie édition, quoi qu'en dise le vieux Brunet aujourd'hui devenu bien myope niveau bibliophilie, contient 29 contes dans chaque tome. Presque tous sont inspirés et réécrits de l'italien de Boccace. Les premiers contes ont paru pour la première fois en 1665 puis furent complétés en 1674. Assumés lors des premières éditions, La Fontaine, gravement malade et voyant la mort approcher, désavoua, en 1692, l'ensemble de ses écrits licencieux et libertins publiés dans les Contes et Nouvelles. La mort n'effrayant que les vivants, il mourut finalement très pieux et très chrétiennement en 1695.

L'illustration de Romain de Hooghe est désignée par Otto Benesh comme « one of the greatest illustrations of all times » (The Art of the Renaissance in Northern Europe, 1945). Certaines scènes d'intérieur, aussi chargées que vivantes, ne sont pas sans faire penser aux peintres flamands du XVIe siècle tels Pieter Brueghel l'Ancien. D'autres sont charmantes par la naïveté du trait de la gravure, mais la composition des scènes est toujours recherchée et proche du texte.

A noter (nous ne l'avons lu nulle part), que ce tirage possède la page 175 du tome deuxième mal chiffrée 171.

Références : On trouve des exemplaires en maroquin du XVIIIe siècle de premier tirage catalogués entre 20.000 et 40.000 euros. On trouve des exemplaires en maroquin du XIXe siècle (lavés) entre 4.000 et 8.000 euros. Cette édition est trop connue pour citer ici la ribambelle de catalogues et manuels dans lesquels elle est décrite (souvent de manière erronée d'ailleurs).

TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE PREMIER TIRAGE AVEC PARTICULARITÉ (*) ET GRAND DE MARGES.

VENDU

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