mardi 29 juillet 2014

L'instinct de mort par Jacques Mesrine, l'ennemi public n°1 (1977). Edition originale de premier tirage (4 février 1977). Exemplaire à l'état proche du neuf, sans trace de lecture.



Jacques MESRINE

L'INSTINCT DE MORT.

J.C. Lattes, 1977 [achevé d'imprimer le 4 février 1977 - Premier tirage]

1 volume in-8 (22,4 x 13,7 cm), broché, couverture imprimée, 333 pages.

ÉDITION ORIGINALE DE PREMIER TIRAGE DONT IL N'A PAS ÉTÉ IMPRIMÉ DE GRANDS PAPIERS.

EXEMPLAIRE A L'ÉTAT PROCHE DU NEUF. AVEC LE COURRIER DE JC LATTES + BANDEAU D'ANNONCE.

Jacques Mesrine est né le 28 décembre 1936 à Clichy-la-Garenne, on peut le définir comme un criminel ayant sévit en France mais également dans plusieurs pays d'Europe et au Canada. Il est surnommé « L'homme aux mille visages » ou, à tort de son propre aveu, « le Robin des Bois français ». Déclaré « ennemi public numéro un » au début des années 1970, il est notamment connu, en France, pour des braquages médiatisés et pour ses évasions. Il a torturé aussi, fait preuve parfois d'une cruauté qui empêche toute assimilation au mythe du bon "Robin des bois". Le vendredi 2 novembre 1979 à 15h15, Mesrine, au volant de sa voiture avec sa compagne Sylvia Jeanjacquot, est encerclé par les hommes de la Brigade de Recherche et d'Intervention (BRI), porte de Clignancourt à Paris. Un camion bâché, qui s'est inséré devant son véhicule, dissimule des tireurs qui ouvrent le feu sur lui et sa compagne. Vingt et une balles sont tirées. On retrouvera dix-huit impacts de balles à haute vélocité sur son corps. Il est tué en possession de grenades et d'armes de poing dissimulées à ses pieds (Sylvia Jeanjacquot continue d'affirmer que les armes et les grenades étaient de son côté à elle dans le véhicule). Sa compagne, grièvement blessée, perd un œil dans la fusillade. Dès lors la polémique sur les conditions de la mort de Mesrine ne feront que grandir. Les policiers ont-ils ouvert le feu après les sommations d'usage ? ou bien sans ? Est-ce une exécution ? Mesrine avait dit à Broussard, commissaire principal de la BRI : « Quand nous nous rencontrerons à nouveau, ce sera à celui qui tirera le premier » Mesrine laissait à sa compagne, Sylvia Jeanjacquot, comme testament, une cassette retrouvée par les enquêteurs où il dit : « Si tu écoutes cette cassette, c'est que je suis dans une cellule dont on ne s'évade pas ». Que laisse Mesrine derrière lui ? Un souvenir d'une violence extrême. Des jugements sans pitié. Il laisse un livre : L'instinct de mort. Mesrine est arrêté par le commissaire Robert Broussard une première fois le 28 septembre 1973, à son appartement rue Vergniaud dans le 13e arrondissement de Paris. Cette arrestation reste célèbre puisque le truand, cigare aux lèvres, ouvrit la porte aux policiers après vingt minutes de négociations à travers la porte et offrit le champagne au commissaire. Mesrine plaisante avec Broussard : « Tu ne trouves pas que c'est une arrestation qui a de la gueule ? » C'est durant ce séjour en prison qu'il écrit son autobiographie L'Instinct de mort, qui paraît en février 1977.

Dans ce livre, il déclare avoir tué trente-neuf personnes. Le 19 mai 1977, Mesrine est condamné à 20 ans de prison pour attaques à main armée, recel et port d'armes par la Cour d'Assises de Paris présidée par le juge Petit. Durant ce procès, il se produit une anecdote célèbre : il lance les clefs de ses menottes à la figure des juges pour prouver la corruption de la police et de la justice. Il est transféré au quartier de haute sécurité de la prison de la Santé. Cette incarcération est à l'origine d'un combat médiatique qu'il entend mener afin de les faire supprimer, décrivant les conditions de détention qu'il juge dégradantes. Il y rencontre Charlie Bauer, un révolutionnaire d'ultra gauche, qui devient son bras droit. Il parvient à s'évader le 8 mai 1978, accompagné de François Besse et de Carman Rives. Grâce à des complicités au sein de la prison (qui introduiront des armes à leur intention), Mesrine et Besse parviennent à neutraliser leurs gardiens, escaladent le mur d'enceinte et s'évadent de cette prison réputée inviolable, laissant derrière eux Carman Rives abattu par la police.

Le courrier des Editions JC Lattès est daté de Paris, le 22 février 1977 et fait état d'une mise en vente du volume "en mars" d'un livre "qui n'a pas de précédent dans l'histoire de l'édition." (...) "Il s'agit de l'autobiographie de Jacques Mesrine, actuellement détenu à la prison de Fleury-Mérogis. Jamais un homme considéré comme ennemi public n°1 en France, au Canada, enfermé sous haute surveillance dans sa cellule, n'avait, avant même de passer en justice, osé raconter sa vie avec une absence aussi totale de complaisance. Car c'est à partir du moi de mai, dans une des sessions des Assises, que Jacques Mesrine qui a tué plusieurs fois, comparaitra devant ses juges. Ce procès sera l'un des plus retentissants de ces dernières années. Mesrine y risque sa vie." Les Editions JC Lattès poursuivent : "Si, à l'exclusion de toute morale personnelle, nous avons décidé de publier ce livre hallucinant c'est que : - jamais nous n'avions lu un document aussi exceptionnel, tant par la violence qu'il exprime que par la personnalité de son auteur. - devant l'authenticité du récit nous avons pensé qu'il convenait de passer outre à tout sentiment car la vocation d'un éditeur n'est pas de juger, mais d'informer. Quand nous avons reçu le manuscrit, nous n'avons pu nous arracher à sa lecture. Ce manuscrit, nous vous le livrons sans retouche, sans effet littéraire : à l'état brut. L'Instinct de mort est un livre qui fera date. Nous vous en informons car il nous a paru indispensable d'agir ainsi. Il vous suffira d'en commencer la lecture pour comprendre." (signé Bernard Lesueur, Editeur-Directeur des ventes, JC Lattès).

On retrouve en quatrième de couverture le portrait photographique de Mesrine ainsi qu'un texte de présentation de l'ouvrage. L'achevé d'imprimer du premier tirage est daté du 4 février 1977 (comme le présent exemplaire). Il a été fait au moins deux autres tirages peu de temps après. Un second tirage en date du 10 mars 1977 et un troisième en date du 4 avril 1977. La couverture et le texte sont identiques pour ces trois tirages. Nous n'avons pas réussi à savoir le chiffre exact du tirage de chacune de ces impressions. Sans doute à très grand nombre vu le message d'annonce de l'éditeur. 10.000 ? 50.000 ? 100.000 ? Idem pour les retirages ultérieurs. Il y eut encore plusieurs autres éditions en 1979 notamment.

Il faudra attendre 1984 avec Gérard Lebovici, qui, fasciné par le caractère libertaire de Jacques Mesrine, décide de rééditer L'Instinct de mort. Parallèlement, il prend sous sa coupe sa fille, Sabrina Mesrine, et lui offre sa protection. Le livre sort doté d'une préface de Gérard Lebovici dans laquelle il fustige la nouvelle loi qui confisque à jamais les droits d'auteurs des personnes ayant publié un récit des crimes pour lesquels elles sont détenues, ainsi que l'attitude du précédent éditeur de Mesrine, Jean-Claude Lattès.

Lebovici affirme dans sa préface que Mesrine était devenu pour les Français de l'époque le parfait symbole de la liberté et affirme le « redoutable honneur » que représente pour Champ Libre le fait d'être l'éditeur de Mesrine. Gérard Lebovici sera assassiné peu de temps après dans un guet-apens resté mystérieux. L'Instinct de mort de Mesrine est à comparer avec les Mémoires de Lacenaire publiés en 1836. Il entre dans la catégorie des documents historiques. Pour l'anecdote, le 5 janvier 1979, l'éditeur Jean-Claude Lattès, reçoit une lettre de menaces qui lui réclame 230 000 francs. Mesrine soutient que cette somme lui est due pour les droits d'auteur de son livre L'Instinct de mort. Or Mesrine n'avait pas à percevoir de droits d'auteur compte tenu de son statut de détenu au moment de la publication. Les députés venaient en effet de faire voter une loi qui interdisait aux détenus en cours de jugement et incarcérés de pouvoir publier le récit de leurs crimes. Jean-Claude Lattès fera retirer le livre des devantures des librairies. "Quand on fait le métier que je fais, la moindre imprudence peut coûter la vie et, pire encore, la liberté." Mesrine. Mettre le prix de la liberté au dessus du prix de la vie, telle a été semble-t-il son unique motivation.

EXEMPLAIRE DE CHOIX A L'ETAT PROCHE DU NEUF, SANS TRACE DE LECTURE NI MANIPULATION, LA COUVERTURE EST RESTÉE INTACTE, LE PAPIER EST BIEN BLANC.

PREMIER TIRAGE TRÈS RECHERCHÉ DANS CETTE CONDITION.

VENDU